Petite balade autour de Puerto Montt : la nature sauvage reprend ses droits

Publié le : 19 février 20198 mins de lecture

Ok je retire tout ce que j’ai pu dire sur Puerto Montt… Il faut sortir de la ville et là la nature reprend ses droits

Comme d’habitude lorsque je voyage, surtout quand je voyage toute seule, je fais appel aux services des agences locales pour visiter. Je n’ai pas vraiment le temps de louer une voiture et de me perdre en insultant la cunégonde locale qui, si elle parle chilien, risque de finir jeter comme une malpropre par la fenêtre. Généralement ce sont des minibus et l’ambiance est plutôt sympa. Cela permet souvent de rencontrer du monde. J’ai donc choisi de visiter la région des volcans hier et aujourd’hui la fameuse île de Chiloé classée au patrimoine mondiale de l’Unesco.

Mais avant tout ça je n’en reste pas moins une coureuse de marathon et donc au petit matin, après une vraie nuit réparatrice, je pars faire mon petit footing. Pas de doute, la blonde qui court dans les rues à 7h ne fait pas vraiment partie de leur paysage habituel. Il n’y a pratiquement personne et je peux lire leur stupeur dans leur regard quand je passe à leur hauteur. Je longe le Pacifique en me disant que si nous sommes autant ce matin que nous le serons au marathon, je vais encore remonter sur le podium. En plus les sensations sont bonnes, j’ai littéralement l’impression de voler ! Et puis je fais demi-tour pour rentrer à l’hôtel et je comprends : j’avais le vent dans le dos… Certes, si j’ai un vent comme ça dimanche, ce n’est pas 4 h qu’il va me falloir mais 5, et encore je suis généreuse. En plus il y a une humidité dans l’air, pas autant qu’à Tahiti mais franchement assez peu agréable. Mais tout d’un coup, sortis de nulle part une vision : une pub Calvin Klein qui court ! Que dis-je ? Deux pubs Calvin Klein ! Ouah, j’aime le Chili !!! Tu me mets des meneurs d’allure pareils moi je mets 3h30 à ce bon sens de marathon, fingers in the noise ! En plus ils ne courent pas vraiment vite alors j’ai le temps de profiter du spectacle.

Bon ok mon niveau d’espagnol ne me permettant pas vraiment de discuter et ayant un bus à prendre, je rentre à l’hôtel pour prendre une douche rapide et un petit déjeuner patagruélique déculpabilisé puisque j’ai couru a jeun. Ils ont du melon comme j’aime et j’en profite puisque « c’est buffet » ! Je retrouve le mini-bus qui va me promener toute la journée et découvre mon guide : José. Bon ok moi il faut que je mette à l’espagnol… Alors qu’ils avaient annoncé que les guides étaient bilingues force est de constater que si lui est bilingue en anglais, moi je peux me présenter à la présidence américaine. Enfin il est vraiment très charmant et le langage du corps va suffire pour la journée. Nous partons pour Puerto Varras, la cité balnéaire juste à côté qui est vraiment plus touristique que ma petite ville de Puerto Montt. D’ailleurs il y a pléthore de bus remplis d’américains ou de français venus visités la région. Notre petit groupe improbable se constitue pour la journée : il y a quelques chiliennes qui feront bande à part, une japonaise vivant dans le nord finistère mariée à un ingénieur français qui installe des centrales électriques partout dans le monde (je vous jure que c’est vrai), un cow boy designer de building d’Austin récemment licencié qui a décidé de voir le monde avant de rechercher un emploi et une suissesse allemande lourdement handicapée avec son fauteuil et son, comme dire, petit tracteur électrique, qui veut voir tous les pays du monde et qui voyage seule. Pour info elle a déjà visité 45 pays ! Je peux vous dire que je suis simplement soufflée de son courage. Pour nous qui nous plaignions toujours un peu elle est une vraie leçon de vie qui te remet à ta place.

Nous voilà partis pour visiter d’abord la réserve naturelle où les torrents sont superbes, la nature luxuriante et où nous pouvons apercevoir le fameux volcan assez proche du Fujiyama ce qui ravit ma compatriote d’adoption. Il y a un peu de monde mais bon l’avantage avec les gros groupes c’est que souvent ils se désintéressent rapidement du spectacle voulant juste savoir où ils vont manger et où ils peuvent acheter un souvenir pour leurs petits enfants à savoir ici un bonnet qui gratte ou un poncho totalement ridicule dans la cour de récréation qui servira rapidement à faire briller les chaussures.

Ensuite direction le lac, immense et superbe. Même si le temps n’est pas de la partie, je comprends maintenant pourquoi autant de gens viennent ici. Il y a pleins de groupes de jeunes routards, sacs à dos énormes et mine fatiguée qui font du stop partout, qui campent dans des endroits improbables. Il leur manque le pétard et on se croirait revenu chez les hippies…

Fin du périple sur le fameux volcan. On peut profiter de la vue avec un système de télésièges puisque c’est une station de ski l’hiver pour eux mais mon vertige m’interdit ce genre de balade. En plus il fait un vent terrible et l’idée de me retrouver là haut chantant : « quand te rêverais-je, pays merveilleux ? » ne m’emballe qu’à moitié. Qu’à cela ne tienne, nous décidons de partir à l’assaut de la montagne à pied histoire de pouvoir dire un jour : j’ai escaladé un volcan. J’ai oublié de vous donner un détail : alors que je critiquais il y a encore quelques jours ces personnes totalement inconscientes qui attaquent la mer de Glace en tongs, j’ai bien sur moi même mes petites repetto (des ballerines pour les hommes !) qui sont certes tout à fait adorables mais disons pas vraiment ce qu’il se fait de mieux question escalade… Je me motive en me disant que j’ai une trans’aq à préparer et si j’y arrive en ballerines, imaginez ce que cela va être avec de vraies chaussures ! Arrivés en haut nous profitons de quelques instants pour faire des photos ambiance pointe du Grouin jour de tempête et nous redescendons nous précipiter au bar pour boire un thé bien chaud.

Il faut rentrer et c’est à regret que notre petit groupe se disloque. Nous avons passé un moment super à discuter de tout et de rien, de problèmes pour concevoir un bébé tout comme de politique américaine. Bref la magie de ce type de rencontre à l’autre bout du monde. Retour à l’hôtel et après une petite douche et un décrassage de chaussures (heureusement la roche volcanique est noire !), je pars à l’assaut du centre ville pour tenter de trouver un restaurant qui m’inspire confiance. Il y a une particularité ici : les restaurants sont allemands… Fin du 19° siècle, le gouvernement chilien a invité les allemands désireux de venir s’installer ici en leur offrant terres, semences, quelques têtes de bétail et bois pour construire leur maison. Ils sont venus et ne sont jamais repartis. Ils se sont intégrés et ont donné naissance à une population rousse assez étonnante au milieu des bruns couleur locale. J’ai pensé au premier abord que j’avais à faire à un groupe d’irlandais venus apprendre l’espagnol mais non ce sont de chiliens ici de cette colonisation pacifique. Du coup leur fierté ce sont les restaurants allemands, les pâtisseries allemandes (ça franchement ce n’était pas indispensable…) et la bière avec un nom qui finit invariablement en « am ». Mais bon je vais trouver des pâtes et c’est heureuse et repue que je rentre à l’hôtel. Je tombe de sommeil de toute façon. Il y a foule dans les rues parce qu’ici c’est le we de festivités pour la naissance de la ville, ce qui explique la date du marathon d’ailleurs. Oh ma nuit va être courte parce qu’à 11h je suis réveillée en sursaut par un feu d’artifice géant tiré en l’honneur de la première française venant courir le marathon de Puerto Montt. Bon ok ce n’est pas vrai mais vous auriez vu ça !!! Je vais bien sur du coup avoir un mal fou à me rendormir. Enfin me voilà samedi et je dois me préparer à aller découvrir la fameuse île de Chiloé.

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