Marrakech : marathon est souvent synonyme d’émotions

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Je ne vaux peut-être que 4 h 05 sur marathon, mais au souk, on m’estime à 20 000 chameaux !

Les préparatifs avant le départ

Le Maroc : deuxième marathon de mon périple. Cette course s’annonçait sous les meilleurs auspices puisqu’elle était le prétexte à un grand rassemblement d’amis coureurs de la communauté Courir le Monde. Pour beaucoup, Marrakech évoque immédiatement le soleil et l’exotisme ; pour d’autres, elle rappelle aussi l’aventure hors norme de La Boucle de l’Étoile, où endurance et découverte se conjuguent dans un cadre naturel spectaculaire. J’avais également la chance d’avoir Eric de CAF et Olivier, le coureur de Millau, comme soutiens logistiques. Autant dire que je partais l’esprit tranquille… ou presque.

Tout commence le jeudi avant le départ, avec l’arrivée de ma mère en charge des quatre monstres pendant mon absence, avant la relève assurée par Ken le week-end. Les sacs étaient prêts, les enfants à la maison, le goûter pris, les ongles de Paul coupés… bref, tout semblait sous contrôle. Pourtant, une inquiétude persistante me rongeait : tout allait trop bien.

Je pars vers la gare en me répétant que j’ai mon passeport et que Planet Tours gère le reste. Je vérifie trois fois mes appareils photos, mes chaussures et ma jolie tenue. Rien n’y fait : je reste nerveuse. Arrivée à Orly, je retrouve Olivier devant le comptoir d’Air Maroc. Nous devisons gaiement avec Eric… jusqu’au moment où je réalise ce que j’ai oublié : mon dentifrice… et mon soutien-gorge de course !

Immersion à Marrakech avant la course

Premiers pas et découverte de la ville

L’avion atterrit enfin. Marrakech nous accueille sous un ciel bleu éclatant, avec l’Atlas enneigé en toile de fond. Notre hôtel, à seulement 200 m du départ du marathon, est idéalement placé. Après avoir défait mes affaires et confirmé mes inquiétudes vestimentaires, nous partons chercher nos dossards.

La balade nocturne le long des remparts éclairés est magique, même si les « 5 minutes » marocaines se transforment souvent en 35. La place Jemaa-el-Fna nous plonge dans un tourbillon de sons, d’odeurs et de couleurs : stands de nourriture, musiciens, marchands… et un chaos routier qui force à l’art de l’esquive.

Rencontres et moments partagés avec la communauté CLM

Les retrouvailles avec la communauté Courir le Monde se font naturellement, sans organisation préalable. Les conversations vont bon train, entre souvenirs de courses et projets de futurs marathons.

Le lendemain, nous improvisons une « course du petit déjeuner » à travers les trottoirs marocains, ponctuée d’expérimentations vestimentaires peu concluantes (le soutien-gorge à armatures : très joli, mais pas pour courir). Un déjeuner sur un trottoir, suivi d’une triple glace chantilly caramel, scelle l’esprit bon enfant de cette aventure.

Anecdotes et imprévus d’avant-marathon

Entre recherche désespérée d’un soutien-gorge adapté, achats insolites et découvertes culinaires, chaque instant devient une anecdote à raconter. Les nuits sont courtes, rythmées par l’appel à la prière et l’impatience du départ.

Quelques-unes de ces petites aventures marquantes :

  • Les « 5 minutes » marocaines qui se transforment souvent en 35 minutes.
  • L’absence quasi totale de passages piétons et de feux, compensée par la courtoisie des conducteurs qui ralentissent pour laisser passer.
  • Les détours imprévus au gré des souks, parfois pour trouver un vêtement de sport… parfois pour une glace au caramel triple chantilly.

Ces imprévus, loin d’être gênants, ajoutent au charme de l’expérience et renforcent l’impression d’un voyage où la course n’est qu’une partie de l’aventure.

Le jour du marathon et l’après-course

Le matin du départ, l’hôtel à deux pas permet des derniers passages stratégiques aux toilettes. Nous formons une petite équipe soudée : Olivier, Eric, Thierry, et même Laurence, qui décide de troquer son semi pour un marathon complet.

La course débute dans les rues de Marrakech, avant de s’ouvrir sur des oliveraies et la campagne environnante. Les paysages défilent : villages contrastés, jardins d’orangers, enfants curieux au bord des routes. Le rythme est convivial, ponctué de photos et de plaisanteries, mais les difficultés apparaissent : Laurence abandonne au semi, Thierry lutte contre une hypoglycémie, mon dos se rappelle à moi avec la force de contractions.

Les derniers kilomètres en ville sont une lutte contre la douleur. Olivier m’accompagne et m’encourage jusqu’au bout. La dernière ligne droite est là ; nous franchissons la ligne main dans la main : 4 h 05.

Après l’arrivée, retrouvailles, émotions, photos, pluie battante… et même la surprise de lecteurs venus spécialement m’encourager après avoir lu mon portrait dans La Montagne. Une douche chaude plus tard, je suis déjà dans les souks à négocier une tunique pour le dîner festif au riad.

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